Diagnostic et traitements

L'apnée du sommeil, c'est quoi ?

L'apnée du sommeil, également appelée Syndrome d'Apnée Obstructive du Sommeil (SAOS ou SAS), est caractérisée par la répétition d'arrêts respiratoires pendant le sommeil. Relativement fréquente et de mieux en mieux dépistée, cette pathologie peut avoir des conséquences graves
sur la santé si elle n'est pas traitée.

5 à 10 % de la population !

L'apnée du sommeil est avant tout un trouble respiratoire qui touche 5 à 10 % de la population. Les personnes de plus de 40 ans sont les plus touchées. Mais les adultes jeunes et les enfants peuvent également en souffrir. Les hommes sont deux fois plus concernés par ce problème que les femmes.

Plusieurs facteurs peuvent également aggraver le phénomène de l'apnée du sommeil tels que l'obésité, l'alcool ou la prise de certains médicaments (anxiolytiques, somnifères).

Les symptômes

Quels sont les symptômes caractéristiques de l'apnée du sommeil ?
Il en existe deux types : ceux qui surviennent la nuit et ceux qui interviennent le jour.

Si certains signes sont évidents comme le ronflement et la pause respiratoire, d'autres sont plus difficiles à détecter tels que les troubles de la mémoire et les difficultés de concentration.

Le patient et son entourage doivent donc être attentifs à un ensemble d'éléments permettant de poser le diagnostic.

Les symptômes nocturnes

La nuit, le conjoint doit être attentif à plusieurs signes dont le patient n'est pas en mesure de prendre conscience par lui-même :

  • Le ronflement est très fréquent, intense et associé à des pauses respiratoires.
  • Les apnées du sommeil entraînent des réveils brutaux avec parfois une sensation d'étouffement.
  • Le dormeur ne se rappelle pas ces réveils car il ne se réveille pas complètement.
  • Les sueurs nocturnes sont abondantes.
  • Les mictions (besoin d'uriner la nuit) sont fréquentes.
  • La libido est en baisse et l'impuissance survient.
  • L'insomnie s'installe parfois.
  • Le sommeil est agité : mouvement des jambes, cauchemars, hallucinations, palpitations…

 

Les symptômes diurnes

Le jour, les symptômes de l'apnée du sommeil altèrent le bien-être de l'individu. Ils sont liés à la mauvaise qualité du sommeil ou de l'oxygénation pendant la nuit :

  • La personne se réveille fatiguée le matin avec des maux de tête.
  • Elle somnole après les repas, lors d'activités professionnelles (en réunion, pendant une conférence…) ou à la maison (devant la télévision, en lisant un livre…).
  • Elle a des problèmes de concentration.
  • Elle a des troubles de la mémoire.
  • Sa vigilance décline et entraîne un risque majeur d'accidents du travail ou de la route en cas d'assoupissement au volant. Il existe d'ailleurs une réglementation stricte pour les chauffeurs professionnels atteints du syndrome.
  • Les fonctions cognitives sont grandement altérées.

 

Les symptômes chez l'enfant

L'enfant, dès son plus jeune âge, peut être atteint du syndrome de l'apnée du sommeil. Plusieurs symptômes doivent alerter les parents :

  • Il ronfle,
  • Il est fatigué dès le matin,
  • Il somnole dans la journée,
  • Il présente un retard scolaire.

Des amygdales volumineuses sont souvent à l'origine de la maladie. La chirurgie permet de traiter le problème. Chez le petit enfant, des anomalies anatomiques peuvent expliquer le trouble respiratoire.

 

Les risques liés à l'apnée du sommeil

Outre la détérioration de la qualité de vie et l'augmentation des risques d'accidents au travail ou en voiture, l'apnée du sommeil a également pour effet d'augmenter la pression artérielle. Elle peut entrainer un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde. Le diabète de type 2 ou la dépression nerveuse sont également favorisés par ce syndrome.

 

Etablir un diagnostic

On détermine la sévérité du syndrome d'apnée du sommeil par le niveau de somnolence. Pour cela, on utilise l'échelle d'Epworth graduée de 0 à 3. Le niveau 3 correspond à un degré élevé de somnolence avec des épisodes de sommeil involontaire perturbant la vie sociale et professionnelle.

La polygraphie :

La polygraphie ventilatoire est un examen qui permet d’enregistrer la respiration au cours du sommeil. Elle est utilisée pour diagnostiquer le Syndrome d'apneé du sommeil.

Cet examen est réalisé en ambulatoire, c’est-à-dire à domicile.

La polygraphie ventilatoire nécessite un appareillage léger du patient avec une pose de peu de capteurs.

L’appareillage comporte habituellement :

  • Deux ceintures. Une thoracique et une abdominale qui enregistrent les mouvements respiratoires pendant la nuit.
  • Un micro. Positionné à la base du cou, il enregistre les sons de la respiration et du ronflement.
  • Un oxymètre. Fixé sur l’index, il analyse l’oxygénation du sang.
  • Une lunette nasale. Elle capte le flux d’air de la respiration nocturne.
  • Un petit boitier électronique qui enregistre l’ensemble des données mesurées pendant la nuit

Une fois l’examen prescrit par le médecin du sommeil, un rendez-vous spécifique pour la pose du matériel est donné au patient.

L’appareillage est rapide, environ 15mn. Des explications simples sont données.

Le patient dort chez lui, selon ses habitudes, afin de se rapprocher de ses conditions « normales » de sommeil.

Le lendemain matin, le matériel est rapporté au cabinet.

Par la suite, les données enregistrées sont analysées par le médecin.

La polysomnographie

 Mais pour dresser un diagnostic précis, le médecin doit procéder à un enregistrement du sommeil. Cet examen appelé polysomnographie est généralement réalisé dans un laboratoire. Il peut aussi se pratiquer à domicile le temps d'une nuit.

La polysomnographie est un examen complet du sommeil. L’ensemble des paramètres physiologiques du sommeil est enregistré.

La polysomnographie enregistre à la fois l’activité cérébrale, musculaire et cardio-respiratoire au cours du sommeil. Pour cela, cet examen nécessite la pose de nombreux capteurs : sur le cuir chevelu, le visage, le thorax, les jambes…

 

Appareillage

La polysomnographie associe :

  • Un électroencéphalogramme (EEG).

L’EEG enregistre l’activité cérébrale du patient.

Pour cela, des électrodes sont disposées sur le cuir chevelu. Ce dispositif nous permet de savoir avec précision si le patient dort ou s’il est éveillé.

  • Un électro-oculogramme (EOG).

L’EOG enregistre les mouvements des yeux.

Pour cela, des électrodes sont placées autour des yeux. Les mouvements oculaires nous aident à distinguer les différents stades du sommeil. En effet, les yeux bougent différemment pendant le sommeil léger, profond ou paradoxal.

  • Un électromyogramme (EMG).

L’EMG enregistre l’activité musculaire.

Un capteur est positionné sur le menton afin de mesurer le tonus musculaire du patient. En effet, lors du sommeil, l’activité musculaire diminue progressivement avec la profondeur du sommeil.

Par ailleurs, on dispose également des électrodes sur les jambes du patient. Elles permettent d’enregistrer leurs mouvements et de diagnostiquer d’éventuels Mouvements Périodiques de Jambes (MPJ).

  • Un enregistrement respiratoire.

Il s’agit d’enregistrer la respiration nocturne du patient.

En général, le matériel est comparable à la polygraphie ventilatoire nocturne. En effet, on retrouve également : une lunette nasale qui capte le flux d’air de la respiration nocturne, deux ceintures (thoracique et abdominale) pour les mouvements respiratoires, un oxymètre pour l’oxygénation nocturne, micro, etc.

Ces nombreuses informations sont enregistrées par l’intermédiaire d’un boitier électronique. Par la suite, celles-ci sont analysées et interprétées par le médecin ou le technicien spécialisé dans le sommeil. 

On enregistre un electro-encéphalogramme, la fréquence cardiaque, la pression artérielle et l'on mesure le taux d'oxygénation du sang à l'aide d'un capteur placé sur le doigt ou sur l'oreille. La respiration et les ronflements sont également enregistrés par un micro. L'ensemble des résultats est ensuite analysé par un médecin spécialiste du sommeil ou un technicien spécialiste du sommeil. 

 

Antécédents familiaux

Lors du diagnostic, les antécédents familiaux d'apnée du sommeil sont également étudiés. En effet, plusieurs membres d'une même famille peuvent être atteints par le syndrome en raison de similitudes morphologiques et anatomiques. L'hérédité pourrait donc être un facteur de risque.

 

Traitements

Pour traiter l'apnée du sommeil, il est d'abord primordial de contrôler son poids et d'adopter une bonne hygiène de vie. Ensuite, plusieurs traitements sont proposés. Utilisée la nuit, une machine à pression positive continue (PPC) apporte au patient le flux d’air dont il a besoin par l'intermédiaire d'un masque. Ce flux d'air limite les apnées du sommeil en facilitant la respiration.

La chirurgie est aussi pratiquée s'il s'agit d'éliminer les tissus relâchés qui obstruent les voies respiratoires.

Également, les prothèses appelées orthèses d'avancée mandibulaire (OAM) maintiennent la mâchoire dans une position qui évite l'obstruction du passage de l'air. Elles sont réalisées sur mesure par auto-moulage ou par un chirurgien-dentiste.

Enfin, le traitement positionnel consiste à dissuader la personne à se mettre dans la position dorsale pendant le sommeil. D'ailleurs, il a été démontré qu'en cas d'apnées positionnelles, le traitement positionnel obtient des résultats similaires au traitement par PPC.

Afin d'obliger la personne à dormir en position latérale ou ventrale, on peut l'équiper d'un gilet avec un petit coussin dorsal gênant dès qu'on prend une position dorsale. Ce dispositif n'est absolument pas douloureux et ne provoque pas de micro-réveil.

 

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